jeudi 10 novembre 2011

Exemple d'un élevage attaqué par le lynx dans le Jura

Parcelle protégée par Emma, femelle patou
Alain Revil est propriétaire de 400 moutons à Mirebel (Jura) et l’élevage est pour lui la seule source de revenus.
Toutes ses parcelles se trouvent à la fois proches des habitations (de Bonnefontaine ou de Mirebel) et de l’orée de la forêt.
« Nous sommes dans le Jura et la forêt est évidemment très dominante » explique-t-il, « malgré la proximité des habitations, cela n’empêche pas le lynx d’approcher les troupes d’animaux et de les attaquer. »
Durant l’année 2011, Alain Revil a subi 18 attaques de lynx dont 15 depuis septembre. Il ne compte plus ses feuilles de constats d’attaques remplies par l’ONCFS.
Une des parcelles en particulier pose problème : celle-ci, d’une superficie de 10ha, est au milieu des bois et a été le lieu d’attaques privilégié de lynx cette année.
Lors d’une attaque, Alain Revil contacte les gardes nationaux de l’ONCFS.
Ces derniers :
-          notent la classe du mouton qui dépend de son âge, son sexe…
-         remplissent un constat et soulèvent notamment la peau de la gorge de l’animal pour constater les traces de morsures
-         S’il y a un doute, l’indemnisation peut changer
-         L’indemnisation peut être différente suivant le flock-book (livre généalogique pour les moutons et les chèvres de race) de l’animal
0 à 6 mois : 99€
6 à 12 mois : 121€
Solutions mises en place face à ces attaques
Alain Revil a été le premier à accueillir pendant un an, à titre expérimental, un chien patou de trois ans, Domino. Quand Alain Revil a repris l’exploitation, en 2009, l’éleveuse précédente avait subi une dizaine d’attaques de lynx. L’association Pôle Grands Prédateurs est alors venue lui proposer la mise en place d’un patou.
         « J’étais assez sceptique. Dans la région d’où je viens (Dauphiné), ces chiens deviennent agressifs après une attaque aux loups, personne ne peut plus les approcher… », indique Alain Revil.
         Aujourd’hui, Alain Revil ne pourrait plus se passer de patous. Emma, femelle Montagne des Pyrénées, veille en ce moment sur l’un des troupeaux.
         Aucune attaque de patous sur des passant n’a été recensé jusqu’à aujourd’hui dans le Jura. Le patou n’est pas dressé pour l’attaque, mais pour la dissuasion. Si un intrus s’approche du troupeau, il aboie et s’interpose entre l’intrus et le troupeau.
Emma devant l'enclos
           Le troupeau met quelques jours à s’habituer à la présence du chien, mais rapidement, un lien se crée. Les moutons sont un peu comme la famille du chien, il fait partie intégrante du troupeau.
D’autres expérimentations sur des mesures de protections  ont été menées, en raison d’un budget alloué de 8000€ :
-          Filet de protection
-          Clôtures électrifiées
-          Entreprise de débroussaillage
Mais toutes ces mesures ne sont toujours pas suffisantes pour dissuader le lynx.
Il y a encore eu deux attaques au printemps dernier (2011) au sein d’un troupeau où était installé un filet de protection et un patou sur la fameuse parcelle de 10ha.
Dans un élevage ovin, le cheptel est divisé en quatre troupes :
-          les reproducteurs
-          les béliers
-          les agnelles
-          les jeunes mâles
Et une dernière troupe comportant les réformes. A défaut, c’est cette troupe qu’Alain met sur la parcelle à risque.
L’éleveur se sent impuissant et aimerait que les choses bougent. Face au nouveau contexte de l’arrivée du lynx, il estime que les indemnisations devraient s’adapter à des cas comme le sien que l’on nomme « foyer d’attaque ».
Affaire à suivre…

1 commentaire:

  1. Peut-on envisager une rentrée à la bergerie tous les soirs, afin d'éviter ce genre d'attaque? Malgré les difficultés que rencontrent les éleveurs peut-on repenser aux rôles du berger dans ces cas là?
    Concentrer le groupe de mouton sur un petit parc (filet électrifié)la nuit le rendrait-il pas moins vulnérable? et plus facile à surveiller pour le patou?

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