Parcelle protégée par Emma, femelle patou
Alain Revil est propriétaire de
400 moutons à Mirebel (Jura) et l’élevage
est pour lui la seule source de revenus.
Toutes ses parcelles se trouvent
à la fois proches des habitations (de Bonnefontaine ou de Mirebel) et de l’orée
de la forêt.
« Nous sommes dans le Jura et la forêt est évidemment très
dominante » explique-t-il, « malgré la proximité des habitations,
cela n’empêche pas le lynx d’approcher les troupes d’animaux et de les
attaquer. »
Durant l’année 2011, Alain Revil
a subi 18 attaques de lynx dont 15 depuis septembre. Il ne compte plus ses
feuilles de constats d’attaques remplies par l’ONCFS.
Une des parcelles en particulier pose problème : celle-ci,
d’une superficie de 10ha, est au milieu des bois et a été le lieu d’attaques
privilégié de lynx cette année.
Lors d’une attaque, Alain Revil contacte les gardes nationaux de
l’ONCFS.
Ces derniers :
-
notent la classe du mouton qui dépend de son âge, son
sexe…
- remplissent un constat et soulèvent notamment la peau
de la gorge de l’animal pour constater les traces de morsures
- S’il y a un doute, l’indemnisation peut changer
- L’indemnisation peut être différente suivant le
flock-book (livre généalogique pour les moutons et les chèvres de race) de l’animal
0 à 6 mois : 99€
6 à 12 mois : 121€
Solutions mises en place face à ces attaques
Alain Revil a été le premier à
accueillir pendant un an, à titre expérimental, un chien patou
de trois ans, Domino. Quand Alain Revil a repris l’exploitation, en 2009,
l’éleveuse précédente avait subi une dizaine d’attaques de lynx. L’association Pôle Grands Prédateurs est alors venue
lui proposer la mise en place d’un patou.
« J’étais assez sceptique. Dans la région d’où je viens
(Dauphiné), ces chiens deviennent agressifs après une attaque aux loups,
personne ne peut plus les approcher… », indique Alain Revil.
Aujourd’hui, Alain Revil ne pourrait plus se passer de
patous. Emma, femelle Montagne des
Pyrénées, veille en ce moment sur l’un des troupeaux.
Aucune attaque de patous sur des passant n’a
été recensé jusqu’à aujourd’hui dans le Jura. Le patou n’est pas dressé pour l’attaque, mais pour la dissuasion. Si un intrus s’approche
du troupeau, il aboie et s’interpose entre l’intrus et le troupeau.
Emma devant l'enclos
Le troupeau met quelques jours à s’habituer à la présence du
chien, mais rapidement, un lien se crée. Les moutons sont un peu comme la famille du chien, il fait partie
intégrante du troupeau.
D’autres expérimentations sur des
mesures de protections ont été menées,
en raison d’un budget alloué de 8000€ :
-
Filet de
protection
-
Clôtures électrifiées
-
Entreprise de débroussaillage
Mais toutes ces mesures ne sont
toujours pas suffisantes pour dissuader le lynx.
Il y a encore eu deux attaques
au printemps dernier (2011) au sein d’un troupeau où était installé un filet de
protection et un patou sur la fameuse parcelle de 10ha.
Dans un élevage ovin, le cheptel est divisé en quatre
troupes :
-
les reproducteurs
-
les béliers
-
les agnelles
-
les jeunes mâles
Et une dernière troupe comportant les réformes. A défaut,
c’est cette troupe qu’Alain met sur la parcelle à risque.
L’éleveur se sent impuissant et aimerait que les choses
bougent. Face au nouveau contexte de l’arrivée du lynx, il estime que les indemnisations devraient s’adapter
à des cas comme le sien que l’on nomme « foyer d’attaque ».
Peut-on envisager une rentrée à la bergerie tous les soirs, afin d'éviter ce genre d'attaque? Malgré les difficultés que rencontrent les éleveurs peut-on repenser aux rôles du berger dans ces cas là?
RépondreSupprimerConcentrer le groupe de mouton sur un petit parc (filet électrifié)la nuit le rendrait-il pas moins vulnérable? et plus facile à surveiller pour le patou?